Juliette Navis / la vie brève

Tout ce qui reste (titre provisoire) est un spectacle qui joue autour de l’exercice de la maquette.

C’est un spectacle qui met en scène la présentation d’un spectacle. Toutes les personnes y ayant travaillé, metteur en scène, chorégraphe, collaborateur artistique, vidéaste, scénographe et acteurs, sont sur scène. Ils parlent d’un spectacle qui n’existe pas encore ou peut-être que si. Pendant la présentation, le puzzle se déploie. Les matériaux sont exposés. La scénographie du spectacle apparaît sous la forme d’une maquette. Des petits personnages sont manipulés et jouent certaines scènes en taille réduite. Une caméra filme et permet de voir en grand ce qui se trafique en petit. Certains passages du spectacle sont joués, en taille réelle, d’autres sont racontés. Autant de pièces qui mises bout à bout et dans le bon ordre pourraient créer un ensemble cohérent.


Ce spectacle qui nous est présenté mais dont on ne voit que des bribes questionne le corps, celui de la honte. Ce qui reste en nous, ce qui nous habite et que nous cachons, tant bien que mal, pour continuer à vivre, tant bien que mal. Ici, ce sont les corps qui parlent. Parce que la honte est muette, secrète. Parce qu’elle est un état que l’on cache, que l’on masque.
Parce que la honte est un sentiment dont on a honte.

Des fragments parce que les douleurs ne se racontent pas toujours facilement. Des corps qui dansent parce que les mots peuvent parfois amoindrir le souvenir. Un jeu entre ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas, parce que la réalité n’est faite que de mémoires et parce qu’une mémoire est fragile. Parce que la honte se masque de fictions. Parce que la fiction nous permet parfois d’y voir plus clair.